Bien loin des critiques homophobes, navrantes ou simplistes de certains opposants à ce projet, le philosophe Bertrand Vergely nous apporte une vision éthique ancrée dans le sens des mots et dans la réalité de l'être humain.
Avec lui, je crois que le fait que les couples homosexuels puissent s'aimer dans un mariage duquel on retrancherait la composante de filiation (à supposer que ça soit possible) est plutôt une bonne chose mais que ce qui est grave c'est le coup de force latent mis au grand jour par le débat sur le "mariage pour tous".
A terme et par le jeu des règles démocratiques, une minorité aura imposé progressivement à la majorité, par le biais des écoles et du système éducatif, la simili-morale de l'indifférenciation entre les sexes, entre les idées, entre les croyances.
Et quand on dit imposer, on parle bien du lavage de cerveau propre aux systèmes totalitaires : nos enfants et nos petit-enfants ne pourront pas juste "tolérer" l'homosexualité, il faudra bien qu'ils deviennent intimement convaincus de l'équivalence parfaite entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels, entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. A l'adolescence, il leur faudra donc très logiquement déterminer leur orientation sexuelle et l'école de la République sera là pour leur rappeler qu'ils sont confrontés à ce choix ô combien naturel.
Pour Bertrand Vergely, ce débat pose la question des limites dans un monde bâti autour du "fantasme de l'homme auto-construit".
Comme il le rappelle, ce mouvement, qui cherche à imposer un monde où tout est possible et équivalent, porte un nom : le nihilisme.